Ce CTSD porte à son ordre du jour la question de la rentrée scolaire. Cependant, il nous apparaît indispensable de faire un point sur la situation actuelle. Le 10 novembre, les personnels de l’Éducation Nationale étaient dans la rue, rassemblés, pour exiger le recrutement immédiat des candidats sur la liste complémentaire. Le Ministre a répondu en autorisant le recrutement de personnels contractuels sur la base de contrat de 3 mois. Dans le Tarn, la DSDEN rencontre d’énormes difficultés pour ce type de recrutement et hier et encore aujourd’hui les personnels vulnérables comme les suspectés de covid, comme les covidés, comme les absents pour d’autres raisons… ne sont pas remplacés. Hier et encore aujourd’hui, ce sont dans le Tarn des élèves qui ont perdu des heures d’enseignement du fait du confinement du mois de mars qui se retrouvent encore sans apprentissage à cause du problème de remplacement sciemment entretenu par notre Ministère… Et il ne s’agit pas d’une journée sans remplacement non il s’agit de centaines d’heures sans remplacement et des classes du fait du protocole de brassage/non brassage qui se retrouvent à 40 parfois dans les classes.
Cette question est encore d’actualité ! Quel dispositif, Madame la Directrice Académique, est en cours pour que les élèves du département puissent apprendre dans leur classe avec un enseignant ? Pour la FNEC FP FO, l’exigence portée au mois de novembre doit se concrétiser immédiatement ! De plus, nous réaffirmons la demande de stagiairisation de ces personnels recrutés pour quelques mois qui le souhaitent.
Quand nous appelons les collègues pour monter les dossiers contre les fermetures proposées, ce qui vient des collègues, spontanément, c’est que notre Ministre aurait pu a minima faire un moratoire sur les fermetures… Mais non, notre Ministre a décidé de ne pas tenir compte du tout de la situation. Notre Ministre fait même sa victime… « Il n’y a pas le budget… » entend-on ! Franchement, quel mépris pour les enseignants, les élèves, les parents d’élèves, les mairies… Alors qu’en théorie, tout le monde est d’accord que l’École est une priorité, notre ministre fait faire des économies au gouvernement sur le dos de l’Éducation Nationale : 200 millions non utilisés ont été rendu à l’État ! C’est la deuxième fois puisqu’en 2018 déjà notre Ministre avait rendu aussi près de 200 millions ! Comment peut-on d’autant plus dans la situation actuelle être si prompt à économiser quelques millions, quitte à détruire les fondements de notre société ! Et tant pis si c’est sur le budget déjà insuffisant de notre École ! Notre Ministre a réussi l’exploit de dépenser moins que ce qu’il lui avait été alloué pendant cette année 2020 marquée par la crise sanitaire que nous connaissons ! Pour la FNEC FP FO rien ne peut donc aujourd’hui justifier les fermetures proposées. L’Éducation Nationale avait le budget pour maintenir les classes ouvertes dans le Tarn. L’Éducation Nationale avait le budget pour ouvrir les classes nécessaires sans devoir fermer ailleurs. L’Éducation Nationale avait le budget pour améliorer les décharges des directeurs. L’Éducation Nationale avait le budget pour ouvrir des postes de RASED. L’Éducation Nationale avait le budget pour créer des postes de remplaçants. Ce qui s’est passé c’est du vol…
La FNEC FP-FO votera contre les propositions de cette carte scolaire si elle n’annule pas toutes les propositions de fermetures et qu’elle ne permet pas toutes les ouvertures nécessaires.
Et le Ministre poursuit, profitant de la crise et de la mise en pause de notre pays, en imposant, notamment, le démantèlement des droits et des garanties statutaires via « le Grenelle » de l’Éducation Nationale. La FNEC FP-FO qui n’a jamais mis les pieds dans ces ateliers, mais qui a porté les revendications des personnels dans les réunions et groupes de travail, constate que dans la synthèse de ces atelier, toutes les mesures qui sont évoquées (télétravail déréglementé, accompagnement PPCR, formation continue en «constellations», RH de proximité, loi Rilhac, fusion des corps d’inspection, réforme des concours…) s’articulent et avancent vers un objectif commun de remise en cause de nos statuts et du fonctionnement même de l’École publique. Les maîtres mots sont territorialisation, autonomie, déréglementation. Les autres réformes mises en place par le ministre obéissent elles-aussi à cette même logique :
– qui substitue un bac local en contrôle continu au bac national avec examen terminal, ponctuel et anonyme qui garantit la valeur nationale de ce premier grade universitaire ;
– Réforme des concours enseignants qui introduit massivement une contractualisation imposée de fait aux candidats ;
– Loi 4D de transfert de la santé scolaire aux collectivité territoriales ;
– Réforme de l’Éducation prioritaire qui vise à substituer des contrats locaux d’accompagnement à une labellisation créant des droits nationaux (indemnités, effectifs…)
Tous ces dispositifs s’articulent dans un seul but : atomiser le statut national et avancer de manière décisive vers un management local de type privé… pour mieux faire des économies !
Madame la Directrice Académique, à l’heure où les DG tombent, nous nous devons d’attirer votre attention sur la situation catastrophique des établissements de l’enseignement secondaire. À titre d’exemple, le lycée Bellevue d’Albi, pour pouvoir assurer la carte des enseignements prévus dans la carte validée par le rectorat, se retrouve contraint d’assumer les EDS à 37, l’EMC à 36 et de réduire l’AP à peau de chagrin… Le lycée de Victor Hugo de Gaillac perd 80 heures et 4 postes sont menacés tout comme au LYCÉE Soult de Mazamet. Au collège de Lacaune, une division est supprimée parce que les élèves de la Salvetat, pourtant dans la région académique d’Occitanie ne sont pas comptabilisés…
Mais la colère gronde. En témoignent l’appel national à la grève du 26 janvier dernier et la mobilisation tarnaise : pour les postes, pour les salaires et contre la politique d’éducation de ce gouvernement ! Cette année, encore plus que les autres années, il faut recruter massivement sur la liste complémentaire ! L’École a besoin de moyens supplémentaire pour fonctionner !
Notre ministre doit cesser sa politique et écouter les revendications des personnels ! Notre gouvernement doit cesser sa politique et écouter les revendications des citoyens ! FO demande le retrait TOTAL de la loi Sécurité Globale et des lois liberticides !
La FNEC FP-FO va continuer à se mobiliser avec les personnels pour poursuivre les mobilisations, pour faire valoir les revendications :
- Aucune fermeture ;
- Ouverture de tous les postes nécessaires, tant en milieu ordinaire que dans l’enseignement spécialisé ;
- Recrutement immédiat des personnels nécessaires, notamment par le biais de la liste complémentaire et son ré abondement, partout ! Intégration de titulaires du 1er degré par ineat ;
- Ouverture immédiate de nouvelles salles de classe pour permettre les allègements ;
- Dotations en heures postes dans les établissements du second degré permettant de satisfaire tous les besoins, pas d’augmentation de la part des heures supplémentaires ;
- Un vrai statut, un vrai salaire, une vraie formation pour les AESH ainsi qu’un recrutement massif pour couvrir tous les besoins notifiés par les MDPH ;
- Abandon des PIAL ;
- amélioration des conditions de travail des AED (diminution du temps de travail, créations de postes supplémentaires, augmentation du temps de formation), augmentation des salaires, possibilité pour ceux qui le souhaite d’accéder à un statut dans le cadre de la fonction publique d’État, versement des primes REP et REP+ ;
- Respect des obligations de l’employeur en matière de protection des personnels ;
- Respect de la laïcité définie par la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État ;
- Abandon du projet de loi Rilhac ! Satisfaction des revendications sur la direction d’école ;
- Abandon des formations en « constellations » et retour à des formations librement choisies par les enseignants sur temps de classe ; abandon du dispositif d’évaluation des établissements du second degré ;
- Défense de l’enseignement spécialisé ; maintien de tous les départs en stage ; maintien de tous les établissements et structures spécialisés et adaptés ; respect des notifications MDPH ;
- Abandon de la réforme de préprofessionnalisation du concours ; abandon de l’oral professionnel ;
- Abrogation des réformes du lycée et du baccalauréat, rétablissement du baccalauréat premier grade universitaire fondé sur des épreuves terminales, nationales et anonymes, abandon du dispositif Parcoursup ;
- Maintien intégral de nos statuts ; abandon des contre-réformes ministérielles ; abrogation du décret PPCR, de la loi Blanquer, de la loi de transformation de la fonction publique, abandon de la réforme des retraites ;
- Abandon de la Loi de Programmation de la Recherche à l’université.